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Charlène Romao nous parle de sa thèse sur le cuir végane

Tout juste diplômée d’un Ms Management du Luxe et de la Mode à l’École Conte, Charlène Romao a présenté à son jury de thèse un sujet à la fois actuel et passionnant : “Les cuirs véganes, le renouveau éthique et environnemental de l’industrie de la mode”. Nous avons rencontré cette brillante étudiante afin d’en savoir plus sur ce thème et ses enjeux.

Charlène, pourquoi avoir choisi le parcours Ms Luxe et Mode ?
Après avoir fini ma licence en Création de Mode – Stylisme, Modélisme à l’école Mod’Art International de Paris, j’ai travaillé pendant un an pour plusieurs sociétés avant d’avoir l’envie de compléter mes études par un master qui me permettrait d’enrichir mes connaissances du milieu de la mode par un axe sur le marketing et l’entrepreneuriat. Il était cependant pour moi impossible d’imaginer repartir dans des études qui n’auraient pas été en alternance. Le choix était assez restreint et l’École Conte m’a semblé être l’école proposant la formation la plus adéquate à mes attentes. Le fait que la formation soit axée sur le marketing et le management tout en ne faisant pas abstraction du côté créatif m’a particulièrement séduite.

Que retenez-vous de cette formation ?
Au delà de toutes les connaissances techniques que j’ai acquises, cette formation a pour moi été une véritable opportunité pour découvrir ce qui me faisait réellement vibrer. J’ai découvert ma passion pour le marché de niche qu’est la mode végane au cours des différents projets que nous avons dû réaliser. L’école étant véritablement à taille humaine, cela m’a également permis de rencontrer des personnes sincères, passionnées et passionnantes ; aussi bien parmi le corps enseignant que parmi les autres étudiants à mes côtés.

Vous avez brillamment rédigé votre thèse de fin d’études sur le cuir végane. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit exactement ?
L’adjectif végane défini quelque chose qui est complètement exempt de tout produit issu de l’exploitation animale. Donc pour les textiles véganes, c’est tout sauf le cuir, la fourrure, la laine ou la soie.
Du coup, l’appellation de cuir végane peut paraître paradoxale, puisque par définition un cuir ne peut être végane. Mais il reste le terme le plus clair afin de parler de ces matières véganes particulières qui ont une apparence proche du cuir et qui peuvent en être un substitut.
Je ne suis pas non plus fan de l’appellation de similicuir car, dans un premier temps, dans l’esprit de beaucoup de personnes ce sont des matières de mauvaise qualité et polluantes. Et par ailleurs parce que toutes les matières que l’on peut considérer comme des cuirs véganes n’ont pas nécessairement pour vocation d’imiter le cuir, ce ne sont donc pas des similis.

Pourquoi ce sujet vous tenait-il tant à cœur ? Quels enjeux cela représente-t-il pour vous ?
Étant personnellement végane et activiste pour la cause animale, travailler dans le milieu de la mode s’avère souvent incompatible avec mes valeurs morales de respect des Hommes, de la nature et des animaux. La mode végane est un milieu passionnant en pleine expansion mais encore trop peu connu et démocratisé.
Lorsque l’on se penche sur l’exploitation animale dans le domaine textile, on se rend rapidement compte qu’il est aujourd’hui assez aisé de trouver des vêtements qui en sont exempts. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour les chaussures et la maroquinerie, bien trop souvent fabriquées en cuir véritable ou avec des matières plastique hautement polluantes.
Quelques recherches primaires m’ont permis de constater qu’il y avait une grande demande de produits modernes, éthiques et véganes pour les domaines de la chaussure et de la maroquinerie, mais que les informations pour trouver ces produits étaient quasiment inexistantes.

Ainsi, j’ai également pu constater qu’il en était de même pour les matières premières permettant de fabriquer ces produits : les cuirs véganes. Il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives véganes et écoresponsables au cuir, mais aucune centralisation de l’information ne se trouve afin de permettre aux marques de s’y convertir progressivement, ou aux jeunes créateurs de se lancer facilement.

En plus de l’exploitation animale, les enjeux environnementaux liés au cuir véritable sont sous-estimées par les professionnels comme par les consommateurs. Il est aujourd’hui important de sensibiliser sur ce sujet au même titre que la fourrure, ainsi que d’apporter une visibilité certaine aux cuirs véganes et aux produits utilisant ces nouvelles matières.

Ce travail vous a offert de nombreuses opportunités, notamment l’organisation d’une conférence ou encore la possibilité d’être publiée par un éditeur ! Tout cela est très impressionnant, pouvez-vous nous en dire plus ?
Concernant la publication de ma thèse sous forme de livre, rien n’est encore fait ! J’ai eu l’opportunité d’échanger avec quelques éditeurs qui sont effectivement intéressés. Cependant, je dois dans un premier temps finir de réécrire ma thèse afin de la rendre plus condensée, digeste et accessible car elle faisait tout de même près de 200 pages et certains passages étaient très techniques et non adaptés à un lecteur qui souhaiterait s’informer de façon moins formelle.

Au sein de mon jury de thèse, j’ai eu la chance d’avoir la créatrice de l’agence Ethipop, agence de créateurs de mode responsable. C’est elle qui m’a alors proposé d’intervenir pour un talk quelques jours plus tard sur le thème des cuirs véganes lors d’un super weekend organisé à Paris autour de la mode responsable.
À ce moment-là, il est vrai que tout s’est déroulé très vite et je me suis un peu retrouvée submergée par les demandes et les idées de projets (communs ou personnels). Mais ce sont des opportunités fabuleuses que je dois entièrement à ma thèse, que je n’aurais bien entendu jamais réalisée si je n’avais pas choisi de reprendre mes études au sein de l’École Conte.

Quels sont maintenant vos projets professionnels ?
Aujourd’hui, je cumule les projets, ce qui me demande une organisation sans failles que je commence tout juste à maîtriser ! J’ai choisi de ne pas rechercher de travail à proprement parler, afin de pouvoir m’épanouir dans ces différents projets. Je propose principalement mes services en tant que consultante en cuirs véganes (et j’ai la chance de n’avoir absolument aucune concurrence !). Par ailleurs, je suis en train de mettre en place une plateforme en ligne afin de centraliser toutes les informations concernant ces matières ; dans le but de les démocratiser et de permettre aux créateurs et aux fournisseurs d’être en contact plus simplement qu’en passant par mon biais ou en faisant des mois voire des années de recherches pour trouver LA matière qui leur conviendrait.

Aussi, je retravaille petit à petit ma thèse comme je l’expliquais dans la réponse précédente afin de la rendre adéquate à la publication sous forme de livre.
Suite à de nombreuses demandes de mon entourage et de personnes rencontrées lors de divers évènements, j’ai aussi décidé de commencer un blog, qui lui s’adresse directement aux consommateurs qui cherchent des alternatives véganes et écoresponsables aux divers produits mode et lifestyle.

En parallèle, j’aide quelques amis dans différents projets autour de la mode végane. Principalement un projet de concept-store en ligne et physique sur Paris qui s’appelle Aujourd’hui Demain, ainsi qu’un projet de magazine végane placé sous le signe du luxe et de la jeune création.

Que conseillerez-vous à un étudiant souhaitant suivre la formation en Luxe et Mode de l’École Conte ?
De prendre la peine de suivre cette formation en alternance ! Le grand avantage de ce master est d’être compatible avec un véritable rythme de travail professionnel, ce qui permet, à l’issue de la formation, d’avoir un diplôme ainsi qu’une réelle expérience professionnelle ainsi qu’un bon réseau. De même, il aurait été pour moi difficilement possible de payer deux années de formation, l’alternance permet justement de travailler et de ne pas payer ses frais de scolarité puisque c’est l’entreprise qui les prend en charge (pour expliquer les choses simplement).

Aussi, suivre une formation en master en alternance implique d’avoir déjà une certaine autonomie, les professeurs sont des professionnels du milieu de la mode et ont beaucoup de choses à nous apprendre, mais ils ne sont pas là pour nous tenir par la main.

Les années d’études sont passionnantes, c’est à ce moment-là que l’on peut découvrir qui l’on est et ce que l’on veut. Il faut être passionné et savoir mettre sa patte sur chacun de ses projets afin de se réapproprier même les sujets qui en théorie ne nous attirent pas.

 

Consultez l’abstract de la thèse de Charlène Romao pour en savoir plus !

Charlène, comme elle nous l’a expliqué, gère plusieurs plateformes sur le web, qui lui permettent de mettre en avant ses travaux, mais également de s’exprimer sur les causes qui lui sont chères, ou encore de développer des projets très prometteurs. N’hésitez pas à les consulter !

Le site professionnel de Charlène “J’y explique mes différents projets en cours et où je liste mes services en tant que consultante.”

Le blog “Mon blog, où l’on peut principalement retrouver des listes de marques et de produits véganes et écoresponsables.”

L’Atelier Lekki “Le site du projet de première année de Master, projet réalisé en binôme avec Aubérie Durighello. Nous avions créé une marque de maroquinerie et papeterie végane. Les articles ne sont plus disponibles à la vente mais nous avons décidé de garder le site intact comme vitrine de notre savoir-faire. Pour ce projet, nous avons travaillé avec de nombreuses personnes, pour plus d’informations, vous pouvez jeter un œil à la page projet sur mon site pro : http://charleneromao.com/index.php/portfolio/atelier-lekki/

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